Au début de mon travail j’ai commencé à organiser mes peintures sur une structure identique à une portée musicale, puis une planche de BD, comme une musique ou une histoire qui se déroule de gauche à droite et de bas en haut.
Il s’avère en fait que mes peintures évoquent le plus souvent la question du lien ; « ce qui nous relie ».
En cherchant plus précisément dans cette direction je suis arrivé au thème du langage.
Considérer la gamme des couleurs comme un langage et en même temps considérer les mots comme une couleur.
Un travail où les mots deviennent la peinture, une peinture qui se veut dynamique et fluide, avec une écriture figée dans son mouvement, inspirée de la puissance visuelle du graffiti et de l’art urbain.
Sont utilisés les mots pour leur sens, pour leur graphisme, comme cela se fait dans l’art de la calligraphie arabe. L’alliance de la vitalité des couleurs à celle du mouvement et du rythme auxquels se rajoutent la puissance des mots.
Couleurs et mots se confondent et se fondent. La vision d’un mot reconnu évoque également le son de celui-ci, ainsi couleurs et sons peuvent se répondent. I
Dans cette série, une (presque) même phrase est peinte plusieurs fois, toujours dans la même forme d’organisation, mais avec des changements de couleurs et un sens final différent à chaque fois. La phrase en question est proposée à différentes personnes de l’atelier qui ont choisi chacune une façon différente et personnelle de la terminer.
Le ou les mots qui personnalisent le plus le sens de la phrase apparait plus en évidence, on peut le deviner, le lire donc le voir et même l’entendre.
La peinture est réalisée sur un papier grand format. Les peintures sont présentées comme des banderoles de manifestations, celles sous lesquelles se relient les manifestants.
La phrase proposée :
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire ….. »
Proposition n° 1 : (Marie-Christine)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire la représentation de la différence des mondes. »
Proposition n° 2 : (Benoit)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire la connerie. »
Proposition n° 3: (Roberta)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire un rêve d’enfance non réalisé. »
Proposition n° 4 : (Abigaïl)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire un moment de calme ici et maintenant. »
Proposition n° 5: (… ? )
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire une histoire extraordinaire hors du temps et de la réalité. »
Proposition n° 6 : (Catherine)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire de l’imaginaire, de l’inattendu et de la nouveauté. »
Proposition n°7 : (Patricia)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire le meilleur de nous-même. »
Proposition n° 8 : (Clémence)
« Parce que notre conscience est toujours libre, il y a toujours pour elle, quel que soit l’instant ou le lieu, une possibilité de produire des associations d’idées qui créent du sens, qui peuvent aboutir à une création. »